Des Alpes aux Balkans 

De Wiesing (Autriche) à Kotečnik (Slovénie)

La météo de l’été autrichien commençant à nous sortir par les knödels, nous nous décidons à prendre la direction de la Slovénie quelques jours plus tôt que prévu. Nous quittons Wiesing par les jolis chemins vélos direction le massif des Wilde Kaiser sous une épaisse couche nuageuse. De brèves éclaircies viendront nous dire bonjour, sans pour autant rester très longtemps. Cela nous confirme dans notre décision de quitter l’Autriche et de ne pas s’arrêter grimper dans cette belle région (nous reviendront !).

Avec la reprise du vélo, nous pouvons recommencer à faire du camping sauvage ou à demander aux paysans / habitants pour installer notre tente dans leurs jardins. Le premier soir, nous aurons la chance de pouvoir rester devant la maison d’une famille fermière qui nous préparera une belle surprise pour le lendemain matin: en sortant de la tente, nous trouvons sur la table de jardin du café, du fromage, du pain, de la confiture faite maison et de la viande séchée. Que demander de plus pour commencer la journée ?

Bien rassasiés, nous reprenons la route à travers le Salzburger Land. Les chemins vélos sont relativement bien faits et nous emmènent au fond de la vallée du Gasteinertal, à Bad Gastein. Les derniers km chaufferont les genoux avec des pentes à plus de 18 %… De l’autre côté de la montagne, place à la récompense: une longue redescente le long de la Drave. Nous suivons cette rivière jusqu’à Villach puis Dravograd. Plus nous avançons, plus elle devient sauvage et moins nous rencontrons de cyclistes. Une fois passé la frontière, nous rencontrons rapidement un cycliste local qui nous proposera de nous expliquer par où passer pour éviter les grandes routes jusqu’à notre destination : Kotečnik. En Slovénie, nous croisons très peu de vélos électriques (contrairement à l’Autriche) et, lorsque nous en croisons un, devinez quoi ? Bin il s’avère que c’est un autrichien dessus ! Les petites vallées entre les collines sont très roulantes et nous nous retrouvons vite à Kmetija Tratnik, le camp de base pour grimpeur de Kotečnik.

Grimpe à Kotečnik

Un camp de base incroyable, de la grimpe magnifique, protégée du soleil et variée (colonnettes, dalle, vertical, dévers…), une belle météo et un accueil des plus chaleureux : bienvenue à Kotečnik. Nous retrouverons Dilan et Delphine, deux amis rencontrés en Autriche, et passerons les dix prochains jours avec eux. Le matin, nous faisons du yoga, mangeons des pancakes ou du pain cuit au feux de bois (faits par la chef des lieux), puis nous prenons la direction des falaises où nous grimpons jusqu’au coucher du soleil. Le soir, nous nous cuisinons de bons repas en utilisant les plantes qui poussent dans la région : Delphine et Dilan sont passionnés par les plantes comestibles et nous font découvrir tout une série de goûts différents. En plus d’être gratuites et bonnes, la plupart des plantes ont des propriétés très saines (aide à la circulation, fer…).

La propriétaire nous offrira souvent du schnaps fait maison et nous cuisinera un sanglier la veille de notre départ. Nous comprendrons vite que les pays de l’est riment avec le mot schnaps : ils en boivent à toute occasion. Pour vous donner un exemple, Dilan a fermé le soir la porte du bâtiment sans enlever le cale-porte et une partie est sortie de ses attaches. La propriétaire appela son mari pour la réparer et nous l’aidons à viser le trou de la porte dans l’attache. Une fois cela réussi, c’était une occasion pour faire la fête et la propriétaire nous offra du schnaps. 1 verre, 2 verres, 3, 4… Pour résumer, toute chose positive donnait lieu à un grand sourire sur le visage de la patronne, puis sa bouche s’ouvrait pour sortir un petit mot : schnaps ?!

De Kotečnik à la frontière bosniaque

Il est temps de remonter sur nos vélos pour prendre la direction de la Bosnie. Le paysage devient de plus en plus plat et notre réchaud aura le mal des plaines : il refuse de visser la bonbonne de gaz… Il nous faudra vite trouver une solution si nous ne voulons pas manger froid les prochains jours. Nous passons la frontière avec la Croatie facilement et, après avoir racheté un petit réchaud, nous contournons Zagreb en longeant la rivière. Lorsque le chemin disparait, nous restons sur la digue. Nous arrivons dans un cul de sac et traversons à travers la brousse pour rejoindre la route la plus proche. La bonne nouvelle, c’est qu’elle n’est pas trop loin ; la mauvaise, c’est que le seul moyen de la rejoindre est de traverser un amas d’ordures et de verres. Nous avançons lentement, en poussant notre vélo et en essayant de préserver leurs pneus. Une fois la route retrouvée, nous longeons la Save jusqu’à Sisak en direction de la frontière bosniaque.

Un soir, nous mettrons la tente dans le jardin d’une famille qui nous touchera beaucoup : à peine arrivés, on nous offre de l’eau, des pêches et des légumes du jardin. Nous pourrons aussi nous doucher ! La famille allant au restaurant, ils nous inviteront dès leur retour pour un café et un schnaps dans leur salon. Nous pouvons communiquer relativement bien avec le grand papa et son fils qui parlent bien l’anglais. Avec le reste de la famille, nous parlons avec des sourires. Le lendemain, nous serons invités pour le petit déjeuner qui comporte bien entendu… du schnaps ! Et nous repartirons avec une bouteille de schnaps pour la route… Bref, nous comprenons que plus nous descendons dans les Balkans, plus la tradition du schnaps est importante et que, vu que nous voyageons à vélo, nous sommes une occasion pour boire un verre. Au fil des jours, nous apprendrons à dire non ou à boire seulement un verre (pour le plus grand bien de notre estomac).

Une fois passé Sisak, nous longeons une route toute droite jusqu’à la frontière bosniaque. La plupart des maisons sont abandonnées et nous commençons à voir les impacts de la guerre. L’ambiance est assez glauque mais nous nous réjouissons de voir ce nouveau pays, inconnu pour nous deux !  

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