Alpes

Du Valais à la Provence 

Valais – Lavaux – Saint-Loup

Le jour J est enfin là ! Après 2 ans à préparer et surtout à rêver, notre projet peut enfin commencer. Il est 9h lorsque nous quittons St.-Gingolph, sous un petit air hivernal. Arrivés aux Grangettes (après 10km), nous devons passer un petit pont enneigé avec une courte montée raide. Dans des circonstances normales, ce serait un jeu d’enfant. Mais avec tout le matériel et la neige, nous comprenons que ces petits obstacles prendront un peu plus de temps. Bertrand prend de l’élan et réussi à monter 46cm… avant de se retrouver à la case départ… Après avoir poussé les vélos à deux jusqu’au milieu du pont, nous poursuivons notre route direction Vevey, où nous nous arrêtons boire un bon café offert par la confiserie/pâtisserie Hokta (merci Maxence !). Nous continuons à travers les vignobles du Lavaux, où nous nous retrouvons face à notre prochain obstacle : des travaux qui prennent toute la route. Nous passerons de l’autre côté en portant les vélos sur le petit mur qui donne vers la vigne du dessous, tout en essayant de ne pas les faire tomber un étage plus bas. Le Lavaux, ça monte et ça descend, mais les paysages, bien que connus, sont magnifiques. Nous arrivons au bout de notre première étape en fin d’après-midi chez notre ami Duje à Lonay, après 57km. Nous avons la chance de passer une dernière soirée avec deux amis, savourer un bon repas, prendre une douche et écouter un concert de guitare ! Nous profitons pour laisser à Duje la fameuse brique que nous avons porté le premier jour (voir photo).
Au moment de nous coucher, nous ne savons toujours pas la direction que nous allons prendre le lendemain… Tous les pays autour de la Suisse augmentent leurs restrictions… et notre alternative via la France devient difficile. Au réveil, nous prenons la décision de partir direction St.-Loup pour grimper quelques jours en attendant d’avoir des réponses des ambassades allemandes, autrichiennes et françaises. Duje nous accompagnera pour cette deuxième journée (merci pour ta bonne humeur^^). Après une petite grimpe à St.-Loup et une dizaine de téléphones, il était temps de prendre une décision : nous partons en France.
En théorie, il n’est pas possible de se déplacer en France à plus de 10 km du domicile sans attestation. Grâce à notre projet, nous avons la chance d’être considéré comme « professionnels » et de faire partie des exceptions, mais comme communiqué par les ambassades, chaque policier peut interpréter cela différemment et nous ne sommes pas à l’abri d’amendes ou même d’une obligation de retour en Suisse. Nous devrons donc rester discret.

Via Rhôna

Nous partons le 10 avril direction Genève afin de suivre la Via Rhôna jusqu’à Bollène, puis à travers la Provence direction notre première destination de grimpe : Saint-Léger-du-Ventoux ! Après avoir été chercher des tests covid gratuits à la pharmacie, nous passons la douane sans… douanier. Nous avons une fois de plus la chance de dormir une nuit chez un ami : Patou et sa famille (merci pour tout^^), avant le vrai départ en France !
Nous décidons de faire une courte première journée et de nous arrêter à Léaz peu avant la pluie. Nous monterons la tente en haut d’un belvédère (et aussi les vélos…), un lieu en principe assez touristique, mais grâce à la pandémie, nous sommes relativement seuls. Nous aurons souvent cette chance de poser la tente dans de beaux endroits tout en restant tranquilles grâce au couvre-feu. À l’inverse, nous pourrons malheureusement avoir que peu de contact avec les locaux… il y a des côtés positifs et négatifs à chaque situation, à nous de savoir profiter des bons côtés ! À Léaz, nous cuisinons sous tente et voyons que cela fonctionne très bien quand il pleut ! Une tente 3 places, c’était un bon investissement.
Nous partons le lendemain sous la pluie pour rejoindre la Via Rhôna. Vers midi, la pluie donne place au soleil et au vent du nord. Il fait frais, mais nous pouvons bien avancer. Les journées suivantes sont assez roulantes, avec le vent de dos et un terrain principalement plat nous permettant de dépasser les 100km par jour. Les nuits sont fraîches et nous trouvons tous les matins une fine couche de givre sur la tente. Durant les 7 jours suivants, nous croiserons 3 fois la police :
– La première fois à Seyssel, à l’entrée d’un marché : ils nous regardent, assez étonnés : il est clair qu’avec notre paquetage, nous ne venons pas de moins de 10km… Un des deux policiers se met à regarder sa montre : 12h… l’heure de manger… ils ne vont quand même pas décaler leur pause ! Nous les recroiserons quelques minutes plus tard, mangeant un sandwich !
– La deuxième fois, un ancien policier à vélo. Il nous accompagnera 5km pour nous montrer le meilleur itinéraire.
– La 3ème fois, à 10km de notre destination, à Vaison la Romaine : Arline était en train de choisir du thé, tout tranquillement, pendant que j’attendais avec les vélos devant le magasin. J’aperçois une voiture de police se rapprocher, je tourne la tête pour éviter leur regard et les vois dans le reflet de la vitrine… ils ont l’air étonnés, et tournent pour faire demi-tour. Je vais chercher Arline et nous partons vite avant leur retour !
Lors de la descente, Arline a une passion pour les sapins de Noël version habits. Tous les soirs, j’ai la chance d’avoir une nouvelle décoration (photos à suivre prochainement). Peu avant Balme les grottes, nous avons le vent de face. Cela change et nous avançons plus lentement ! Mais en réconfort, nous nous arrêtons dans une petite brasserie locale et prenons une bière de printemps : la Bressane, pour accompagner à merveille nos premiers rayons de soleil printaniers. Arrivés vers Lyon, nous avançons relativement vite quand nous entendons un gros Bam ! Première crevaison pour Arline. Une fois la chambre à air changée, nous nous arrêtons acheter du gaz pour la suite. Nous n’irons malheureusement pas visiter la ville : nous préférons être discret avec la police et de toute façon, tout est fermé… donc autant continuer.
Autant l’entrée de Lyon est facile et belle sur de jolies pistes cyclables, autant la sortie est stressante, avec plein de voitures et de feux rouges. Nous traverserons la région du Condrieux et ses beaux vignobles, celle de la Drôme puis l’Ardèche.
Nous quittons la Via Rhôna vers Bollène pour rejoindre la Provence et les derniers 65km qui nous séparent de Saint-Léger-du-Ventoux. Le pain est délicieux et nous nous arrêtons (comme presque chaque jour) dans une boulangerie acheter du pain. Cette fois ce sera un chausson aux pommes/boudin noir. Très très bon !

Saint-Léger-du-Ventoux – Mollans-sur-Ouvèze

Nous arrivons le 17 avril vers 17h à Saint-Léger-du-Ventoux avec l’idée de mettre la tente à un nouveau bivouac pour grimpeurs. Le hic, que nous apprendrons un peu tard, c’est que le bivouac est en zone innondable et ne peut pas accueillir de tente… uniquement des vans. Il y a également une interdiction de camping dans la région suite à des problèmes avec des campeurs l’été dernier. Du coup, notre seule option est d’aller se cacher un peu plus haut pour une nuit, puis de prendre un gîte. Les deux gîtes étant complets, nous avons la chance que le propriétaire nous laisse son appartement 1 semaine (la Bergerie des Salamandres). Il ira même nous faire les courses ! Grâce à Michiel, le propriétaire, nous pourrons quand même profiter de grimper ici, même si ce sera moins longtemps que prévu !
Après une semaine de grimpe à Saint-Léger et un début de remise en forme des bras, nous allons deux jours sur les nouvelles falaises de Mollans-sur-Ouvèze, qui offre de magnifiques voies déversantes et en dalle, avec un grand potentiel dès le 7c. Nous restons au camping les Castors, situé à 30 minutes d’approche des secteurs et profitons de manger local grâce aux fermes des alentours.
Après un début de trip plutôt ensoleillé, place à quelques jours de pluie nous permettant d’ordrer nos photos, vidéos et préparer la suite de notre aventure.
À tout bientôt 

Kontakt: info@theotherwayaround.ch